Dans le cadre de la programmation des expositions consacrées à l’Art Moderne, après "Modigliani, l’ange au visage grave" et "L'Aventure de Pont-Aven et Gauguin", le Sénat présente au Musée du Luxembourg : "MOI ! - Autoportraits du XXème siècle –". Cette exposition établit un pont entre la double vocation du Musée que lui a assignée le Sénat :
- présenter, en hommage à Marie de Médicis, première occupante du Palais du Luxembourg, la renaissance italienne. - évoquer l’art moderne, puisque de 1818 à 1937, le Musée du Luxembourg fut le premier musée des artistes vivants, et donc, premier musée d’art moderne et d'art contemporain. Cette exposition prolonge et actualise la célèbre collection d’autoportraits commencée par les ducs de Toscane au XVIème siècle et réunie à Florence. Elle présente également les mutations de l’autoportrait du début du XXème siècle à ses dernières années : Le Musée du Luxembourg renoue ainsi avec son illustre histoire, premier musée des artistes vivants et fait ainsi encore aujourd'hui, un clin d’œil aux artistes contemporains ! Avec plus de cent cinquante œuvres d'artistes connus ou redécouverts, allant de l'art moderne ayant marqué le début du siècle dernier à l'art contemporain, l’exposition met en évidence l’extraordinaire diversité des modes par lesquels les artistes ont choisi de se représenter au cours de ce XXème siècle. Baselitz, Buffet, César, Degas, Derain, Dubuffet, Max Ernst, Giacometti, Frida Kahlo, Fernand Léger, Malevitch, Matisse, Miró, Mondrian, Picabia, Picasso, Vasarely, Vlaminck, Vuillard et bien d’autres se regardent et nous regardent.
La générosité de musées parmi les plus importants au monde ainsi que celle de collections privées très prestigieuses permet de présenter des œuvres aussi émouvantes que le dernier autoportrait de Degas (1900), ou le dernier autoportrait de Mondrian (1918). Comme l’écrit Marc Fumaroli, « L’autoportrait est indubitablement le genre le plus troublant de l’art européen ». Parfois, c’est leur visage que les artistes peignent, dessinent ou gravent. Et leur regard ? Un regard qui regarde qui les regarde ? D'autres se représentent avec palette et pinceaux, comme les peintres le font depuis des siècles (Pignon, Buffet). L’autoportrait : manifeste, trace, testament, message, note d’humour. L’autoportrait au XXème siècle, siècle de l’individualisme, de la psychanalyse, acte d’affirmation et de révélation, écho de l’Histoire tourmentée du siècle. L’exposition, délibérément foisonnante, fait écho à la multitude des écoles artistiques et des modes de représentation du siècle. Elle confrontera pour certains peintres des autoportraits figuratifs et des œuvres abstraites baptisées elles aussi, autoportraits, ou encore, des autoportraits peints à trente ou 50 ans de distance et même un autoportrait … « posthume ». Les expressions foisonnent: Autoportrait de face, de dos (Lartigue), à l‘envers (Baselitz), nu (Egon Schiele, Suzanne Valadon), double ou dans un miroir (Dubuffet, Bissier), déguisé (Malévitch, Van Dongen), triple (Norman Rockwell), avec un masque (Popovic). Des autoportraits aussi qui n’ont que faire d’être des portraits. Tony Cragg compose le sien avec des bouts de plastique, Henry Moore ne dessine que ses mains, Keith Haring n’est qu’une silhouette découpée… L’exposition proposera encore quelques curiosités, comme l’original de la célèbre affiche « I want you for US army », qui est un autoportrait de James Montgomery Flagg et d'autres autoportraits inconnus (Chaissac), étranges, surprenants. L’autoportrait est le plus intense révélateur de l’identité de l’artiste, des formes par lesquelles il s’affirme ou s’efface. 150 autoportraits… 150 réponses à une même question à laquelle nul n’est indifférent : " Qui suis-je ? " Commissaire de l’exposition : Pascal Bonafoux, écrivain, historien d’art, professeur d’Histoire de l’Art, Université de Paris VIII.
À propos d'Omar Calabrese, L'Art de l'autoportrait : histoire et théorie d'un genre pictural, Citadelles et Mazenod, 2006, 290 pages
Autorretrato Nº 59
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Cette exposition établit un pont entre la double vocation du Musée que lui a assignée le Sénat :
- présenter, en hommage à Marie de Médicis, première occupante du Palais du Luxembourg, la renaissance italienne.
- évoquer l’art moderne, puisque de 1818 à 1937, le Musée du Luxembourg fut le premier musée des artistes vivants, et donc, premier musée d’art moderne et d'art contemporain.
Cette exposition prolonge et actualise la célèbre collection d’autoportraits commencée par les ducs de Toscane au XVIème siècle et réunie à Florence. Elle présente également les mutations de l’autoportrait du début du XXème siècle à ses dernières années : Le Musée du Luxembourg renoue ainsi avec son illustre histoire, premier musée des artistes vivants et fait ainsi encore aujourd'hui, un clin d’œil aux artistes contemporains !
Avec plus de cent cinquante œuvres d'artistes connus ou redécouverts, allant de l'art moderne ayant marqué le début du siècle dernier à l'art contemporain, l’exposition met en évidence l’extraordinaire diversité des modes par lesquels les artistes ont choisi de se représenter au cours de ce XXème siècle.
Baselitz, Buffet, César, Degas, Derain, Dubuffet, Max Ernst, Giacometti, Frida Kahlo, Fernand Léger, Malevitch, Matisse, Miró, Mondrian, Picabia, Picasso, Vasarely, Vlaminck, Vuillard et bien d’autres se regardent et nous regardent.
La générosité de musées parmi les plus importants au monde ainsi que celle de collections privées très prestigieuses permet de présenter des œuvres aussi émouvantes que le dernier autoportrait de Degas (1900), ou le dernier autoportrait de Mondrian (1918).
ResponderEliminarComme l’écrit Marc Fumaroli, « L’autoportrait est indubitablement le genre le plus troublant de l’art européen ».
Parfois, c’est leur visage que les artistes peignent, dessinent ou gravent. Et leur regard ? Un regard qui regarde qui les regarde ? D'autres se représentent avec palette et pinceaux, comme les peintres le font depuis des siècles (Pignon, Buffet).
L’autoportrait : manifeste, trace, testament, message, note d’humour. L’autoportrait au XXème siècle, siècle de l’individualisme, de la psychanalyse, acte d’affirmation et de révélation, écho de l’Histoire tourmentée du siècle.
L’exposition, délibérément foisonnante, fait écho à la multitude des écoles artistiques et des modes de représentation du siècle. Elle confrontera pour certains peintres des autoportraits figuratifs et des œuvres abstraites baptisées elles aussi, autoportraits, ou encore, des autoportraits peints à trente ou 50 ans de distance et même un autoportrait … « posthume ».
Les expressions foisonnent: Autoportrait de face, de dos (Lartigue), à l‘envers (Baselitz), nu (Egon Schiele, Suzanne Valadon), double ou dans un miroir (Dubuffet, Bissier), déguisé (Malévitch, Van Dongen), triple (Norman Rockwell), avec un masque (Popovic).
Des autoportraits aussi qui n’ont que faire d’être des portraits. Tony Cragg compose le sien avec des bouts de plastique, Henry Moore ne dessine que ses mains, Keith Haring n’est qu’une silhouette découpée… L’exposition proposera encore quelques curiosités, comme l’original de la célèbre affiche « I want you for US army », qui est un autoportrait de James Montgomery Flagg et d'autres autoportraits inconnus (Chaissac), étranges, surprenants.
L’autoportrait est le plus intense révélateur de l’identité de l’artiste, des formes par lesquelles il s’affirme ou s’efface.
150 autoportraits… 150 réponses à une même question à laquelle nul n’est indifférent : " Qui suis-je ? "
Commissaire de l’exposition : Pascal Bonafoux, écrivain, historien d’art, professeur d’Histoire de l’Art, Université de Paris VIII.
À propos d'Omar Calabrese, L'Art de l'autoportrait : histoire et théorie d'un genre pictural, Citadelles et Mazenod, 2006, 290 pages