Pouvez-vous établir différentes « typologies » d'artistes qui abordent cette question ?
Plus qu'en termes de « typologies », faute que celles-ci soient toujours tranchées, mieux vaut parler en termes d'options esthétiques. Première donnée : la survivance de pratiques classiques, celles qui en passent par la représentation ordinaire, et que qualifie leur souci de la figure. Dans ce cas, l'artiste n'innove pas, il donne du corps des images qui en déclinent la forme, de moins en moins d'ailleurs en recourant à la peinture et de plus en plus en usant d'un médium comme la photographie. Seconde donnée : l'option du doute, du soupçon que l'on dirige vers la notion même d'humanité. Dans ce cas, le travail de l'artiste va consister à humilier, à dégrader l'image du corps, une agressivité négative se traduisant par un vocabulaire plastique qui est celui de la destructuration visuelle : déformations, biffures, accent mis sur l'extrême laideur. Troisième donnée : l'option du tout-autre, voire du monstrueux, particulièrement développée de concert avec les nouvelles technologies numériques, notamment le morphing et l'image virtuelle. Cette fois, l'artiste invente un corps, il crée le corps qu'il n'a pas et n'est pas, il oublie le corps réel au profit d'un être mutant, saisi par la métamorphose. Célébration d'un corps à venir, peut-être, « post-humain », reflet de ce corps physiquement et ontologiquement reformulé que commencent à façonner les biotechnologies, la chirurgie des transplants ou la plastie esthétique.
Pouvez-vous établir différentes « typologies » d'artistes qui abordent cette question ?
ResponderEliminarPlus qu'en termes de « typologies », faute que celles-ci soient toujours tranchées, mieux vaut parler en termes d'options esthétiques. Première donnée : la survivance de pratiques classiques, celles qui en passent par la représentation ordinaire, et que qualifie leur souci de la figure. Dans ce cas, l'artiste n'innove pas, il donne du corps des images qui en déclinent la forme, de moins en moins d'ailleurs en recourant à la peinture et de plus en plus en usant d'un médium comme la photographie. Seconde donnée : l'option du doute, du soupçon que l'on dirige vers la notion même d'humanité. Dans ce cas, le travail de l'artiste va consister à humilier, à dégrader l'image du corps, une agressivité négative se traduisant par un vocabulaire plastique qui est celui de la destructuration visuelle : déformations, biffures, accent mis sur l'extrême laideur. Troisième donnée : l'option du tout-autre, voire du monstrueux, particulièrement développée de concert avec les nouvelles technologies numériques, notamment le morphing et l'image virtuelle. Cette fois, l'artiste invente un corps, il crée le corps qu'il n'a pas et n'est pas, il oublie le corps réel au profit d'un être mutant, saisi par la métamorphose. Célébration d'un corps à venir, peut-être, « post-humain », reflet de ce corps physiquement et ontologiquement reformulé que commencent à façonner les biotechnologies, la chirurgie des transplants ou la plastie esthétique.